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Titre : La Perte en héritage
Auteur : Kiran Desai
Orpheline à seize ans, Sai, qui a passé plusieurs années sous la férule des bonnes soeurs, se retrouve chez son grandpère, juge de district à la retraite, dans le nord de l’Inde. Elle vit les enchantements et désenchantements du premier amour, sous l’oeil distrait du cuisinier de son grandpère, le père de Biju. Biju, lui, attiré par le mythe américain, s’est expatrié à New York. Sa quête d’identité passe par la solitude, le dépouillement, l’exploitation des sanspapiers, et finalement, le retour au pays. La Perte en héritage est l’histoire d’êtres dépouillés de leur culture, déçus par l’Occident, et qui cherchent tant bien que mal à recouvrer leur dignité (Editeur).
Kiran Desai a écrit une oeuvre magistrale sur l’identité, sur l’impossibilité de trouver sa place en Occident ou le mépris de l’identité indienne est contagieux au point de provoquer la honte de soi. Jusqu’au titre en paradoxe, le roman montre comment les indiens, dépouillés, dépossédés de leur culture, achèvent de se perdre dans leur désir d’intégration, entre la haine et l’envie pour l’anglais ou l’américain.
Pointant du doigt les mythes et les préjugés, Kiran Desai nous fait entrevoir le décalage saisissant entre l’orgueil des familles hindoues, fières d’avoir un enfant en Amérique et le parcours cahotique du fils immigré, méprisé, en perte d’identité dans une Amérique qui ne lui accordera jamais sa place, même pas a prix d’un conformisme et d’une anihilation profonde, que certains immigrés s’infligent pourtant.
Au dessus de ces orphelins de l’exil, c’est l’Inde qui plane comme une mère bienveillante mais écrasante, dans toute sa splendeur colorée et vivante, sa diversité, mais aussi les tortures infligés par les rebelles à la population, sous couvert, cette fois, d’exiger la reconnaissance de son identité par la nationalisme.