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Et que le vaste monde poursuive sa course folle 15 septembre, 2009
Titre : Et que le vaste monde poursuive sa course folle
Auteur : Colum McCann
7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s’élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires. Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostituées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent pour partager leur douleur et découvrent qu’il y a entre elles des barrières que la mort même ne peut surmonter ; dans une prison new-yorkaise, Tillie, une prostituée épuisée, crie son désespoir de n’avoir su protéger sa fille et ses petits-enfants… (copié de bibliosurf.com).
Ce roman polyphonique est un très belle surprise, construit autour d’une photographie qui est reproduite à l’intérieur du livre. Des personnages errants qui se répondent sans se perdre, l’âme des Etats Unis, l’immigration, Dieu, l’émancipation des noirs … Tous ces thèmes se rencontrent au-dessus du vide, dans un instant fugace, unique. En lisant « Et que le vaste monde poursuive sa course folle » j’ai pensé, inévitablement, à Jonathan Safran Foer et son « Extrêmement fort et incroyablement près » : même originalité dans le titre, même description tentaculesque de New-York, même « écriture pyrotechnique » (c’est pas de moi mais me demandez pas où j’ai entendu ça, en tout cas c’était à propos de Safran Foer) et surtout, même sujet photographié : l’espace entre les deux tours du World Trade Center, autrement dit le vide au milieu du béton, l’inévitable vacuité et le non-sens qui coexistent avec les buildings au coeur même de Manhattan, cité de la puissance économique. Bien sûr ce n’est pas tout à fait la même époque mais qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas l’Amérique d’Armistead Maupin mais bien de celle de l’après 11 septembre dont il est question.