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La Chambre des morts 19 février, 2010
Titre : La chambre des morts
Auteur : Franck Thilliez
Nord de la France. Deux amis, victimes d’un plan social dans une grande entreprise, tuent par accident un homme qui transporte deux millions d’euros dans un sac. Coup de bol ? Pas tant que ça. L’homme est le père d’une fillette enlevée : il allait remettre la rançon aux ravisseurs. Ceux-ci ne font pas qu’enlever des fillettes : ils les torturent, les vident de leur sang, les embaument et les fige dans des positions affreuses, comme ça, pour le plaisir, bref, le genre de personne à qui on n’a pas envie de devoir quoi que ce soit. Vraiment pas de bol.
Une enquête haletante et assez horrible, menée par une fliquette sans qualification, qui se passionne pour les sciences du comportement. La personnalité de la jeune femme est assez troublante. D’un côté, elle élève seule deux bébés qui l’empêchent de dormir, ce qui la rend putôt sympathique. D’un autre, elle cache des secrets plus ou moins avouables, ce qui fait d’elle un personnage mystérieux avec une part d’ombre. On sent que Franck Thilliez aime jouer avec les limites de la morale et du supportable. Notre gentille jeune maman est fascinée par les méthodes de torture employées par les ravisseurs, au point qu’on ne sait plus trop si on peut lui faire confiance. Elle est accompagnée d’un inspecteur solide mais plus sensible qu’elle, qui est un peu le double du lecteur, parce qu’il observe les réactions de l’héroïne avec stupeur mais sans la juger, et parce qu’il est révulsé par les découvertes de l’enquête. En parallèle, l’histoire des deux « amis » qui ont subtilisé la rançon est l’occasion de découvrir comment l’argent peut transformer un être humain banal en monstre sans limite. L’auteur entre sans complexe dans la tête de l’homme qui se sent devenir un tueur, et dont les voix intérieurs s’affrontent sans pour autant le dévier de ses plans. L’histoire s’achève sur des scènes à faire froid dans le dos, malheureusement il reste quelques mystères non résolus. Un polar de talent, mais que je trouve peu abouti.