Départ 19 février, 2009
Pendant quelques temps, un léger ralentissement. Ne vous inquiétez pas. Tout ira bien. Détendez vous. Je m’envole pour une ville plus au nord, plus à l’est.
Pendant quelques temps, un léger ralentissement. Ne vous inquiétez pas. Tout ira bien. Détendez vous. Je m’envole pour une ville plus au nord, plus à l’est.
Titre : Paris-Brest
Auteur : Tanguy Viel
Le narrateur a fait son choix : il ne quittera pas Brest. A 17 ans, il accepte de vivre en compagnie de sa vieille grand mère richissime plutôt que de fuir avec ses parents les insultes et la honte qui se sont abattus sur sa famille, depuis que son père a été accusé d’avoir fait disparaître des millions des comptes du Stade Brestois. Histoire de famille, d’argent, de classe aussi.
Je n’aurai pas pu ne pas le lire, mais l’identification n’est pas là. Tanguy Viel nous parle des familles d’officiers mariniers qui fréquentent « le cercle », milieu que je connais sans m’y être jamais frottée. En effet, comment j’aurai pu imaginer ce que peut ressentir le rejeton d’une famille « de droite » dans une ville « de gauche » (je reprend les termes du roman) ? Les tractations financières, les hontes et les manipulations, les opportunismes qui minent les liens familiaux sont terriblement décrits dans ce roman intimiste. Je ne retrouve rien de ce que j’ai lu, vu, entendu, vécu à propos des familles brestoises, en général ouvrières ou commerçantes, si ce n’est la figure centrale maternelle, ici puissante, manaçante et destructrice. Néanmoins on a à faire à un bon roman familiale où l’auteur use de la subjectivité avec talent pour des portraits mémorables, qui nous en apprennent autant sur le narrateur lui même que sur les personnages décrits, mais aussi d’une mise en abyme bien amenée et au service de l’intrigue.
Titre : Voyage dans le passé
Auteur : Stefan Zweig
Un homme et une femme tombent amoureux. La vie les sépare, la guerre éclate. Ils se retrouvent des années plus tard et constatent qu’ils ne sont plus les mêmes.
L’élégance de Fitzgerald, la finesse de Maupassant, le regard proustien sur l’oeuvre du temps et zolien sur l’âme humaine, l’oeil vif et le poil brillant, bref, ça fait du bien de lire un auteur mort. Sans faille et sans reproche, la perfection de la construction narrative et la complexité sans ostentation des personnages m’ont permis d’arriver enfin à bout d’un roman. Je dois dire que depuis quelques jours, je ne tombe que sur des romans hystériques, psychédéliques, agressifs, et j’avais envie de calme. Comme il est reposant, comme il est pas dérangeant ! L’écriture fluide, presque fluviale, m’a fait voyager en péniche au fil de Zweig.
Titre : Mal de pierres
Auteur : Milena Agus
En Sardaigne, vers le milieu du siècle, vit une drôle de jeune fille, toujours un peu étrange, incomprise, dans la lune. Elle va vivre pour l’amour, par l’amour, même si c’est de la souffrance et de la folie.
Le mal de pierres, ce sont les calculs rénaux, ceux qui empêchent l’héroïne d’avoir accès à l’amour et à la maternité. C’est d’abord une histoire de femmes intime, un peu simpliste, racontée avec une écriture fragile et bancale. Ce n’est pas un hasard. Ce livre est un piège très bien monté par l’auteur : on se laisse avoir, on croit savoir de quoi il est question jusqu’à ce que soient dévoilés des éléments qu’on n’attendaient pas et qui font que ce petit roman est plutôt une nouvelle, avec une chute diabolique, du grand art.
Titre : Les Ames vagabondes
Auteur : Stephenie Meyer
L’espèce humaine l’a bien cherché : à force d’être cruelle et violente, elle a été neutralisée par des envahisseurs pacifiques, des « âmes » qui prennent le contrôle des corps de l’espèce. Mais un groupe de rebelles pose problème à ces hôtes bien pensants. Vagabonde, une âme particulièrement expérimentée, est introduite dans le corps d’une jeune fille rebelle et tente de percer, dans ses souvenirs, les secrets qui permettront de mettre la main sur les fugitifs. Mais est ce vraiment la volonté de Vagabonde de nuire à ces gens ?
Un très bon roman de science fiction, ça faisait un bail ! Les fans de Fascination apprécieront les dialogues et les relations entre personnages, les fans de SF apprécieront la profusion de bonnes idées et la construction parfaite du roman. Stephenie Meyer a décidément beaucoup de talent.
Alors voilà : ok, je néglige mon blog ces derniers temps, mais actualité professionnelle changeante + instabilité financière + batterie de PC à peu près équivalent à un épisode de Friends + récente recrudescence de la Twilight obsession avec relecture intégrale des livres et collection de tickets de cinéma = 5 minutes par semaine pour concevoir un article digne de ce nom. Bientôt, j’espère, beaucoup de bonnes nouvelles.
Ci-dessous, une critique pour le Livre de Poche, qui m’oblige à lire autre chose que Stephenie Meyer, merci à l’équipe du LDP pour cette désintox efficace !
Catherine et Maria sont amies pour la vie. La première est blanche et riche, l’autre est noire et vouée à une vie de servitude : nous sommes en Afrique du Sud en plein apartheid.
Le roman court de Rosamund Haden étonne par sa force. On y retrouve avec stupeur un peu d’Autant en emporte le vent, un peu de Out of Africa, et de cet attachement vicéral de ces femmes à leur terre. Car il s’agit bien d’une histoire de femmes rebelles à leurs conditions. Maria, mystérieuse, aussi attirée par la magie populaire que par la littérature, semble représenter l’impossible réconciliation dans un pays qui se fractionne. Elle est malgré tout l’âme indéracinable de cette maison que les personnages se disputent. Catherine, incarnation de Scarlett O’Hara à laquelle il ne manque que l’égoïsme, refuse le destin commun aux femmes de son époque : le mariage et l’abandon définitif de cette liberté à laquelle elle a été arrachée. Elle revient chercher quelque chose qu’elle a oublié, il y a très longtemps, dans la maison de son enfance. Plusieurs histoires d’amour et de liens familiaux obscurs se tissent solidement autour d’un secret intime : la douleur d’un abandon et la jalousie destructrice. Mais au delà de l’intrigue, c’est une longue et immuable histoire d’amitié entre deux femmes qui se solidifie au sein de la terre qui les a vu naître et qui les a réuni.
Bonjour !
J’ai commencé mon année en allant voir Twilight en avant première. Heureuse surprise, même envoûtement, même regret de voir les dernières images défiler.
Heureusement, je suis en train de lire Les Ames vagabondes de Stephenie Meyer : même frénésie de lecture, même talent, même état de manque lorsque je ne lis pas. La magie Meyer s’empare de moi et de certains de mes proches. De plus en plus de gens sont contaminés à leur tour.
J’ai donc laissé tomber Cendrillon, je n’ai pas envie de perdre mon temps à lire des romans stériles quand la vie a tant à offrir. Il n’y a pas que les livres, il y a aussi les gens qu’on aime, la mer, l’oxygène.
Bonne et heureuse année à tous !
Titre : Trouille
Auteur : Marc Behm
Joe Egan est toujours en fuite. Il est poursuivi depuis son enfance par une femme énigmatique qui sème la mort sur son passage. Où qu’il soit, elle le retrouve et il doit changer de vie, se cacher, jouer au poker, perdre et retrouver ses amis tous aussi paumés que lui.
Grâce à l’écriture réjouissante de Marc Behm, la lecture de ce polar sans prétention a quelque chose de jubilatoire. Mais franchement, je suis déçue par la fin. Merci Pascale !
Titre : La malédiction du chat hongrois
Auteur : Irvin D. Yalom
Plusieurs nouvelles, entre vérité et fiction, nous parlent du lien unique cher à l’auteur qui unit les psy et leurs patientes.
Comme toujours je suis sous le charme de cette écriture modeste et magique, qui m’apprend tant sur les êtres et sur moi-même. Qui ne rêve pas d’avoir un psy comme Irvin D. Yalom ? C’est aussi un plaisir de voir le professionnel de l’âme humaine glisser peu à peu dans la peau de l’écrivain, jusqu’à la dernière nouvelle qui relève du fantastique et de l’onirique. C’est vraiment mon auteur coup de coeur cette année ! Une très belle découverte.